Les synthés vibrent comme des ombres mouvantes et tout s’ordonne en une constellation de pulsations hypnotiques dans une sorte de labyrinthe sonore où l’on danse à l’aveugle. Maintenant je ferme les yeux et j'imagine la régularité de ce beat lancinant qui vient m'envahir. Je suis dans une boîte obscure, un club clandestin où la fumée et les lumières stroboscopiques sculptent l’espace en une succession de feux d'artifices sur la piste de danse. Lescop observe les corps en mouvement, les visages à demi éclairés par le flash intermittent des projecteurs. Les mélodies s’étirent, se répètent, se déclinent à l’infini, à la fois identiques et changeantes. Je l'imagine comme ce cinéaste perfectionniste revenant sans cesse sur la même scène, cherchant à en capturer l’essence ultime. J'imagine que la musique de After Parti participe au même processus : à la fois intime et obsédante, à la recherche d’un vertige à atteindre. Lescop revient toujours aux mêmes motifs, car il sait, en musicien, que c’est là que réside la seule vérité du cœur. Celle qui le fait vibrer.

Voilà qu’il nous offre donc une édition deluxe qui prolonge et enrichit l'univers musical introduit avec Rêve Parti en février 2024 où chaque piste est toujours - et encore plus - une invitation au désir et à l’abandon. Il suffit que de quelques accords, quelques phrases scandées, une écriture tranchante comme une lumière au néon et le tour est joué. Il y a ce minimalisme propre aux soirées sans fin, cette lueur synthétique puis, il y a cette beauté, urgente d'ivresse, qui couvre chaque morceau. On peut, à travers ce disque, entrevoir le vertige de l’instant. Les Garçons m'attire beaucoup évidemment. Danser, tourner dans les airs, caresser ce plaisir, errer dans les rêves de cette mélodie obsédante. Il y aussi Exotica, La plupart du temps avec Izïa, Elle, Effrayé par la nuit avec